ABRUPTO

27.12.08


EARLY MORNING BLOGS

1451 - Poésies I (fragmento)

Les gémissements poétiques de ce siècle ne sont que des sophismes.
Les premiers principes doivent être hors de discussion.
J'accepte Euripide et Sophocle ; mais je n'accepte pas Eschyle.
Ne faites pas preuve de manque des convenances les plus élémentaires
et de mauvais goût envers le créateur.
Repoussez l'incrédulité : vous me ferez plaisir.
Il n'existe que deux genres de poésies ; il n'en est qu'une.

Il existe une convention peu tacite entre l'auteur et le lecteur, par
laquelle le premier s'intitule malade, et accepte le second comme
garde-malade. C'est le poète qui console l'humanité ! Les rôles sont
intervertis arbitrairement.
Je ne veux pas être flétri de la qualification de poseur.
Je ne laisserai pas de Mémoires.
La poésie n'est pas la tempête, pas plus que le cyclone. C'est un
fleuve majestueux et fertile.
Ce n'est qu'en admettant la nuit physiquement, qu'on est parvenu à la
faire moralement. Ô nuits d'Young ! vous m'avez causé beaucoup de
migraines !
On ne rêve que lorsque l'on dort. Ce sont des mots comme celui de rêve,
néant de la vie, passage terrestre, la préposition peut-être, le
trépied désordonné, qui ont infiltré dans vos âmes cette poésie moite
des langueurs, pareille à de la pourriture. Passer des mots aux idées,
il n'y a qu'un pas.

(Isidore Ducasse, conde de Lautreamont)

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© José Pacheco Pereira
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